Pierre Baissac (1947) < Alix de Chazal (1909) < Marc de Chazal (1881) < < Pierre Edmond de Chazal (1837) < Furcy de Chazal (1810) < Toussaint de Chazal (1770) < Régis de Chazal (1735) < Noble Aimé de Chazal (1706) < Jean-Naptiste Chazal (16..) < Jean II Chazal (16..) < Jean I Chazal (16..)

302fd606eadce709865e0ae0516af420

L’Influence d’Emmanuel Swedenborg sur l’Œuvre de Malcolm de Chazal

Pierre Baissac

Colloque Malcolm de Chazal

10 – 14 Septembre 2012

«Bonjour Alix » dit Malcolm à sa cousine germaine en la croisant au Morne Plage où nous étions allés nous promener. « Ah ! Il m’a dit bonjour. Tu as vu ? Incroyable » me dit ma mère interloquée. Longtemps pour moi comme pour ma mère et beaucoup d’autres personnes Malcolm de Chazal était un être étrange, distant et incompréhensible.

Je me suis mis il y a quelques années à lire Malcolm en commençant par Petrusmok. Etant issu de la même souche, étant né et grandi dans le même environnement familial à Mesnil aux Roses, ayant été imprégné de la même religion que Malcolm depuis ma tendre enfance très vite j’ai découvert un langage qui m’était familier, que je connaissais. Sa maison de fées était aussi ma maison de fées. Et il y avait cette incroyable ressemblance avec les écrits d’Emmanuel Swedenborg.

L’influence Swedenborgienne chez Malcolm de Chazal est une question souvent mentionnée et discutée dans les œuvres sur le poète.

Paulhan en 1948 dit ‘En lisant Chazal on songerait, de toute manière, plus d’une fois à Swedenborg. Mais la direction des pensées est toute différente. Swedenborg, obstinément tourné vers l’autre monde, dont il a la révélation graduelle, Chazal, solidement établi sur les passages et les couloirs qui font, dans ce monde-ci, communiquer les diverses sensations et les aventures des yeux, de l’oreille et des doigts.’

Bernard Lecherbonnier, dans son œuvre ‘La chair du verbe’ 1992, dit ‘Il est tout à fait probable que Chazal a connu la pensée de Swedenborg par le Traité des Représentations et des Correspondances, condensé des Arcannes Célestes de Swedenborg.

Vincent Noêl 1996 qui écrit « …nier les racines swedenborgiennes de Malcolm de Chazal, ce serait comme dire que le Christ n’était pas juif. » et aussi « En tout cas, reconnaissons les traces de Swedenborg dans le cheminement spirituel de Chazal et surtout dans les pages de Sens Plastique. »

Hervé Lassémillante faisant une analyse, dans le même collectif, du traitement de l’élément spirituel dans Petrusmok dit « l’expression écrite chazalienne est fortement teintée de la philosophie visionnaire d’Emmanuel Swedenborg… son expressivité est chargée de termes swedenborgiens. »

Et, bien sur, Christophe Chabbert dans Malcolm de Chazal, l’homme des genèses.

Mais Malcolm lui-même nie toute influence et tout lien entre lui et Swedenborg. Dans la ‘Déclaration de Malcolm de Chazal’ cité par Aime Patri (1948), il déclare « Il va sans dire que rien de ce que j’ai écrit ne s’attache aux conceptions swedenborgiennes. Je me suis servi, comme tous ceux qui ont touché à certains hauts plateaux de la pensée, des ‘correspondances’ comme instrument d’appréhension de la vie, comme mode d’entrée dans la connaissance des choses. »

A Jean Paulhan 1947 « Les thèmes swedenborgiens n’ont rien à voir avec mon œuvre. Je défi quiconque de faire des rapprochements entre ces deux approches vers l’invisible. »

Pourtant, il y a plus haut dans cette même lettre, ce passage: « Voici ma position exacte sur le terrain ‘théologie’. J’ai appartenu, comme toute ma famille, à la secte swedenborgienne. Depuis 1927, je ne pratique aucune forme de religion. Je suis chrétien dans le sens évangélique, à la mode des ‘premiers temps’. Sur le plan du cœur, c’est ma seule idéologie, cependant ». Etonnante phrase, pour quelqu’un qui aurait rejeté la Nouvelle Eglise, qu’on pourrait interpréter par ‘Sur le plan du cœur, c’est (la théologie swedenborgienne) ma seule idéologie, cependant’.

Cette interprétation est renforcée par le texte de Véronique Le Clézio Oncle Malcolm. 2002 : « A travers son œuvre littéraire et picturale, Malcolm de Chazal propose une nouvelle vision du monde par l’exaltation des sens, le retour aux sources, à l’innocence de l’enfant dont le regard clair et l’esprit vierge atteint le cœur de la vie, la vérité absolue. La Nouvelle Jérusalem, la doctrine swedenborgienne est une clé incontournable de son œuvre. Sa bible, qui lui servait de référence intime, était consciencieusement soulignée au crayon bleu et au crayon rouge : un code dont il a emporté le secret ».

Et d’avantage par : « Je l’ai aussi revu un peu avant sa mort. Moi, le prêtre, son neveu et lui, mon oncle, le poète, le peintre, le philosophe, le disciple de Swedenborg. Je n’en dis pas plus» (Père Henri Souchon L’Oncle Malcolm. 2002).

« Plus Chazal repousse toute idée de filiation ou d’appartenance à une quelconque tradition, plus il nous invite à chercher ses secrets au lieu même qu’il tente de soustraire à notre curiosité. Aurait-il puisé dans les trésors d’autrui ? (Lecherbonnier 1992)».

Pour comprendre ces liens et cette ambigüité d’appartenance et de déni il faut comprendre l’homme, son environnement et son histoire familial, son environnement religieux et son éducation.

Son arrière grand père Edmond de Chazal avait fondé l’Eglise de la Nouvelle Jérusalem, dite Nouvelle Eglise ou Eglise Swedenborgienne, à Maurice en 1859 et avait investi une large partie de sa fortune personnelle dans la traduction française de tous les écrits de Swedenborg par Le Boys des Guays en France. Chaque membre de la famille, enfants et petits enfants, dont le père de Malcolm, Edgar, avait une collection complète des écrits de Swedenborg. J’en ai moi-même une collection complète.

Ses grands parents paternels, son père, ses oncles et tantes, étaient des fervents Swedenborgiens, tous membres de la Nouvelle Eglise à Maurice.

Depuis son jeune âge Malcolm a toujours été un penseur avec beaucoup de questions. Pour pouvoir penser et développer ses idées il a fallu que Malcolm soit libre, libre de toutes conventions et pratiques cultuelles et professionnelles astreignantes. Il a donc décidé de quitter le monde professionnel pour lequel il avait été formé, et aussi de se détacher de toutes formes d’églises officielles. Il a quitté le carcan cultuel. Mais il n’a jamais cessé de proclamer sa croyance et sa foi profonde en Dieu.

Il pense à l’homme, à Dieu, à l’Unisme c.à.d. Dieu en tout, au bien, au mal, la séparation de l’homme et de Dieu, comment rétablir ce lien, « Comment retrouver ce Pont entre l’homme et la Vie, rétablir la communication entre l’homme et l’Univers » Sens unique.

Hervé Lassémillante dit « Ce qui intéressait Chazal était l’histoire de l’âme humaine plutôt qu’une épopée physique » (Contributions sur Malcolm de Chazal 1996). Oui, mais à mon avis, ce qui intéressait Chazal était surtout l’histoire de l’âme ou plutôt de l’humanité, ce qu’était l’homme avant la chute, pourquoi la chute et comment elle est arrivée, l’état spirituel de l’homme après la chute, et surtout comment l’homme ou l’humanité peut sortir de cet état et retrouver l’innocence d’avant.

La clef, il l’avait trouvé, le lien intime entre le naturel et le spirituel, entre l’homme et Dieu, le Grand Homme, entre l’homme, l’Homme (Dieu), la création et la nature.

« Ne pouvant expliquer la Vie, dont Dieu seul détient le Secret, j’essaye dans S.P. de dégager les maillons de la chaine de Vie…sous la seule dictée de l’Inspiration, cet autre mot pour l’Invisible-dictée de ces ‘Forces’ qui nous assiègent, qui nous compénètrent, nous possèdent et nous ‘mènent’, et entre les mains desquels les Vrais Inspirés ne sont que de dociles instruments… »

Ce mode de communication et d’inspiration est régulièrement utilisé pour établir un parallèle avec Swedenborg. La relation est aussi souvent et libéralement établie par ce simple terme ‘Swedenborgien’ de ‘Correspondances’ comme étant Le lien entre Malcolm et le philosophe suédois. Mais ces deux sont cités ou utilisés par les critiques quand à leur forme et non le fond spirituel et philosophique que recherche Chazal.

Ainsi, à travers presque toute son œuvre, Malcolm traite d’une série de thèmes spirituels ou religieux profonds dont en voici quelques uns:

Dieu, le Grand Homme
L’Universalité de Dieu dans les moindres détails de la création
La vie dans l’univers
Le corps humain et l’âme
Le corps naturel et le corps spirituel avec lequel le premier est intimement lié
Le monde naturel et le monde spirituel. « Il faut que la matière soit, pour que l’esprit devienne, et la matière, sans l’esprit, n’est rien. » 1951 Jésus et l’atome.
La vie après la mort
Le langage des hommes et des anges
L’amour conjugal
Les correspondances
La pierre
La chute

D’où émanent ces réflexions ? La question de religion chez Malcolm de Chazal ne sera pas traitée ici. Il suffit de dire que pour Malcolm la religion voulait dire :

Culte rendu à la divinité, ce qui implique pratiques et rituels, et conformisme à un ordre ou à une communalité;
Foi, conviction, croyance en Dieu.
Ainsi, dans le premier sens du terme, Chazal était tout ce qu’il y a de moins religieux, il n’aimait pas le carcan de la religiosité. Dans le deuxième sens du terme Chazal était tout ce qu’il y avait de plus religieux, profondément convaincu que Dieu est Tout, Partout, et En Tout. Toute sa recherche, toutes ses réflexions sont basés sur sa foi, sa conviction profonde et sa croyance en Dieu.

Sa source, comme nous devons le concevoir et l’accepter, est multiple vu la richesse et la diversité culturelle (orientale, africaine, européenne) religieuse (chrétienne, hindoue, tamoul). Mais l’inspiration principale de Malcolm de Chazal reste profondément swedenborgienne comme je voudrais le démontrer avec les quatre thèmes suivants que je vais développer. Les quatre thèmes choisis sont L’âme Et Le Corps Humain, La Chute, Le Langage, et Les Correspondances. Il n’est pas possible de passer en revue ici tous les thèmes énumérés plus haut, ce qui ne peut être fait que dans une étude plus exhaustive.

Pour la présente étude les thèmes sont traités séparément. Pour chacun des thèmes certains passages de Chazal exprimant ses pensées sont cités. Ceux-ci sont apposés à des textes de Swedenborg choisis parmi tant d’autres pour démontrer le parallèle de pensée et de langage. Le but de cette étude étant de démontrer la proximité de pensée et de langage entre les deux personnages, le rapprochement fait ne sera pas suivi de commentaires et d’analyses critiques.

L’âme Et Le Corps Humain

Extraits de Malcolm de Chazal

L’âme est un des grands thèmes traités par Malcolm de Chazal. Prenons quelques exemples de ses textes:

Le Premier Sens Plastique (p. 71)

« L’Âme est le « gond » de notre corps physique, en même temps que celui de notre corps psychique – charnière des mondes visibles et invisible, sur laquelle pivotent les deux portes du temps, l’une fermant ce monde et l’autre ouvrant l’au-delà. La mort est le triangle de nuit entre ces deux portes.»

Sens Plastique (p. 203- 204)

« La religion de l’âme n’est pratiquée que détachée du corps. Nous n’accordons une âme aux gens que lorsqu’ils n’ont plus de corps.

Nous adorons Dieu dans l’abstrait et très peu dans la vie; la religion sur l’autel et non dans le tabernacle de la Création. Et cependant, il n’est de moyens termes à la spiritualité, car toutes les âmes des choses se touchent dans le sein de Dieu. La vie spirituelle est un seul
parterre aux fleurs d’infini. On ne peut sectionner Dieu. On ne peut croire régionalement : voir Dieu en des lieux déterminés et non en d’autres, diviniser le cadavre et adorer l’homme, baiser la pierre d’église et rejeter la fleur. Respectons le cadavre qui, sous une forme nouvelle, sera une tranche de vie. Inclinons-nous devant la personnalité d’un être, comme nous ne cracherions pas sur une fleur sans insulter notre âme. Ne dissocions pas la vie que Dieu a faite une. Tout est beau, tout est grand, vu dans l’angle voulu. Le Péché, dans son essence, vient de ce que nous prenons notre misérable moi comme pierre de touche de l’Infini. La religion, en essence, consiste à voir toutes les formes de vie dans l’angle de Dieu. »

La Vie Filtrée

« Arrêtons là ce processus de degrés, et passons maintenant sur un tout autre plan que j’appellerai le ‘corps intermédiaire’, le ‘double’ de l’œil, mécanisme physico-spirituel, substance mixte à trame mêlée, où la lumière du jour et la lumière de l’âme se rencontrent sans se confondre, et qui sert à la fois de filtre, de terrain d’aiguillage, de table de transmutation, de draps magique entre le cerveau physique et un autre cerveau que j’appellerai le cerveau premier, entièrement surnaturel celui-là et premier degré de l’âme dans le vivant. Ce ‘corps intermédiaire’, ce ‘double’, c’est lui qui capte les images du dehors…ce corps intermédiaire transmuant et sublimant en images psychiques ces images physiques, et qu’il passera ensuite comme nourriture à l’âme – et, en sens inverse, lorsque l’âme doit passer au cerveau ses messages surnaturels, c’est le ‘double’ qui le décodera, les filtrera, les interprétera, les traduira en langage clair, pour les rendre assimilables au cerveau physique… (p. 142) »

« Le corps humain est fait de deux éléments : la chair et l’esprit. On les a séparés arbitrairement en cerveau et en corps, et dont la moelle épinière et le réseau nerveux seraient les messagers du premier au second, et du second au premier. Distinction arbitraire, je dois le dire, car l’esprit ne peut être cloîtré, et doit être partout où vit la vie. Si le cerveau semble être la résidence même de l’esprit, c’est parce que c’en est le plus grands des carrefours, le carrefour de plain-pied. C’est une illusion cependant de croire que le cerveau est, du corps, le total réduit. Dans la plus petite parcelle de notre corps, l’esprit se loge, car sans l’esprit la matière tomberait inanimée. Or le corps humain est une balance – balance entre l’esprit et la chair. Sans cet équilibre, nous ne pourrions lever notre petit doigt, ni esquisser le moindre geste. Car le bras, de lui seul, ne peut rien sans l’esprit. (p. 248)»

« Le corps est une fonction. Son but dernier est de tenir chair et esprit tous deux à l’état de vie, au profit de quelque chose de plus haut : l’âme. Afin que l’âme se conserve dans le corps total et ne s’en sépare pas et vive à plein, il faut que vivent chair et esprit, en même temps, à égalité. Cette condition, l’hygiène de l’âme l’exige. (p. 249)»

Sens Magique

Le chapitre entier ‘Le Verbe’ qui peut être résumé par la phrase suivante :

« Par cela donc, la vie terrestre est une Ecole du Ciel, l’homme ici prenant CONSCIENCE de son âme, et tout le sens de vivre en dernier, l’homme le fait par son œuvre qui est sa vie. (p. 293) »

Extraits de Swedenborg

Pour Swedenborg c’est une question fondamentale qui concerne tout de l’homme, sa vie sur terre et après la mort, le libre arbitre, Dieu, autant de sujets abondamment traités par lui à travers ses écrits. Prenant:

Arcannes Célestes

Chapitre intitulé De l’Influx, et du Commerce de l’Âme et du Corps (paragraphes 6053 – 6054)

AC 6053 (partie)

Que l’âme, quand à toutes sa qualité, soit inconnu dans le monde, et surtout dans le monde savant, on peut le voir, en ce que les uns croient que c’est quelque chose d’éthéré ; d’autres une sorte de flamme ou de feu ; d’autres un pur cogitatif etc., et ce qui prouve encore plus l’ignorance sur ce que c’est que l’âme, c’est qu’ils lui assignent dans le corps différents lieux, les uns le placent dans le cœur, les autres dans le Cerveau.

AC 6054

En ce qui concerne l’Âme, qu’on dit devoir vivre après la mort, elle n’est autre que l’homme même qui vit dans le corps, c.a.d., l’homme Intérieur qui par le corps agit dans le monde, et qui fait que le corps vit ; cet homme, lorsqu’il a été dégagé du corps, est appelé Esprit, et il apparait alors entièrement en forme humaine ; cependant il ne peut en aucune manière être vu des yeux du corps, mais il est vu des yeux de l’esprit, et devant les yeux de l’esprit il apparait comme un homme dans le monde ; il a les sens, à savoir, le toucher, l’odorat, l’ouïe, la vue, beaucoup plus exquis que dans le monde. C’est donc l’Âme de l’homme qui vit après la mort.

(Cet) homme Intérieur, dans l’autre vie apparait absolument comme homme, avec tous les membres et tous les organes dont l’homme est composé, et en outre c’est l’homme même dans le corps ;….en effet, tous les Anges dans le Ciel ont la forme humaine, parce que c’est la forme du Seigneur, qui après la résurrection est apparu si souvent comme Homme. »

Du Ciel et de L’Enfer

CE 432 (Extrait du passage intitulé Tout homme est un esprit quand à ses intérieurs)

« …que Corps ne pense point, parce qu’il est matériel, mais que l’âme pense parce qu’elle est spirituelle : l’Âme de l’homme, sur l’immortalité de laquelle plusieurs ont écrit, est l’esprit de l’homme, car cet esprit est immortel quand à tout ce qui lui appartient ; c’est aussi lui qui pense dans le corps, car il est spirituel, et le spirituel reçoit le spirituel et vit spirituellement, ce qui est penser et vouloir ; toute vie rationnelle, qui se manifeste dans le corps, appartient donc à l’esprit, et rien de cette vie n’appartient au corps ; car, ainsi qu’il vient d’être dit, le corps est matériel, et le matériel, qui est le propre du corps, est ajouté et pour ainsi dire adjoint à l’esprit, afin que l’esprit de l’homme puisse mettre en activité la vie et faire des usages dans le monde naturel… »

Vraie Religion Chrétienne

VRC 111-112 (Extraits)

…de plus, l’Âme est l’essence même de l’homme, et le corps en est la forme, et l’essence et la forme font un comme l’être et l’exister, et comme la cause efficiente de l’effet et l’effet lui-même …

Nous sommes un quant à la personne et quant à la vie ; et cela parce que l’âme est dans l’homme tout entier et dans chaque partie de l’homme, car la vie de l’âme est la vie du corps, et il y a le mutuel entre eux. »

VRC 697 (Extraits)

« L’Âme … est la forme de toutes les choses qui appartiennent à l’amour et de toutes celles qui appartiennent à la sagesse ; toutes celles qui appartiennent à l’amour sont appelées affections, et toutes celles qui appartiennent à la sagesse sont appelées perceptions ; les perceptions proviennent des affections, et ainsi font avec elles une seule forme… L’Âme est donc la forme humaine, de laquelle rien ne peut être retranché, et à laquelle rien ne peut être ajouté, et elle est la forme intime de toutes les formes du corps entier…en un mot, l’Âme est l’homme lui-même, parce qu’elle est l’homme intime. »

Amour Conjugal

CA 158 (Extrait)

« Chaque homme se compose d’une âme, d’un mental et d’un corps ; l’âme est son intime, le mental est son moyen, et le corps est son dernier ; l’âme, parce qu’il est l’intime de l’homme, est céleste d’origine ; le mental, parce qu’il en est le moyen, est spirituel d’origine ; et le corps, parce qu’il est le dernier, est naturel d’origine. »

La Chute

Je prendrai ici un 3eme thème si cher à Chazal, La Chute, si abondamment traité, surtout dans Petrusmok, car pour moi ce livre est l’histoire spirituelle de l’humanité depuis les très anciens, la chute, la succession des églises, et à la fin Le Grand Œuvre, c.à.d. la régénération de l’homme, de grands thèmes Swedenborgiens.

Extraits de Chazal

Petrusmok

J’ai sélectionné quelques passages parlants :

La Chute (Chapitre II p. 11)

« Ah ! suprême transformation. Les terres ne reflètent plus les cieux…

Petrusmok est l’Eden tombé…

Et je lève les yeux. Quel horreur ! Tu ne te feras pas d’images taillées. Suprême blasphème : ces montagnes sont ‘travaillées’. On les a coupées dans la forme humaine, – elles qui contenaient jadis le forme humaine en effigie par le Ciseau premier du Créateur. Le totem immédiat a fait place au totem inscrit, par voie de l’esprit humain idolâtre, lié à la chaire, loin du Symbole…Ce peuple est devenu idolâtre, il a abandonné le Vrai Dieu : Celui que la Nature transcrit en geste immédiat de Symbole. »

Sermon sur la Montagne (p. 123)

« Et quelqu’un dit :’Seigneur, pourquoi les églises ?

L’Être répondit : Elles ont été suscitées par Dieu, car l’homme avait cessé d’adorer le Divin dans tout…. Le Déluge vint, quand l’homme avait oublié les Signes. Ce fut la Première Eglise. Toutes les églises de la Terre viennent de ce geste de Chute. »

Adam et Eve dans le Roc (p. 346)

« Mais l’homme a interverti et séparé Adam d’Eve en lui…

L’homme veut être Dieu, voir directement, et il ne voit rien…

Adam et Eve n’étant plus un en nous, la vie est disloquée, et le monde vivant passe en poussière, et la voyance est cloitrée.

La Croix Brisée est le divorce de l’Amour et de l’Esprit, la séparation d’Adam et d’Eve consommée, la Chute – cause de toutes les chutes, départ de tout péché, résultat de désunité. »

(Ici en langage Swedenborgien il veut dire que l’homme a séparé ou désuni l’amour de la sagesse, la lumière de la chaleur, la volonté de l’entendement).

Partie XXIII La Chute (p. 466)

« Le ciseau de l’homme t’a profané, ô Pieter-Both, et tu as donné l’image de la Chute aux hommes…

…Toute Chute amène à la Statue.

Tu ne te feras pas d’images taillées, dit Moïse rapportant la parole de Dieu. Et statue est la roche taillée. Donc Chute est la roche taillée. »

L’Homme et la Connaissance

« Il est facile de voir comment la chute causant l’inversion, l’ordre de commandement est retourné, et le couple se coupe du ciel et du Dieu vivant…. L’homme va maintenant inventer Dieu. Il fera Dieu à l’image de l’homme déchu. (p. 104-105) »

Sens Unique

« Ainsi parlaient les premiers hommes avant la chute. Lorsque la vision se cadavérisa, vint l’art qui, venant d’une culture de division, se lia aux religions. Ils sont tous deux le produit de la chute, de l’extradition de l’homme de la vie. (p. 21) »

« La chute vint lorsque l’homme, par un acte de rétroversion, se fixe lui-même, se dédouble, et par conséquent, se pense, se vit, se jouit. Et nait l’ego, avec l’être divisé en lui-même. L’être divisé en lui-même est le satan biblique, où par l’opposition intérieure, vient l’hystérisation de l’être. Cette opposition interne qui mène à l’antagonisme de l’homme, fait tout le sens étymologique de Satan qui en Hébreu veut dire L’Ennemi. L’homme aux deux pôles de lui-même s’antagonise. Le divorce intérieur mènera à l’opposition conscient-inconscient dans le champ clos de la conscience humaine. (p. 27) »

Extraits de Swedenborg

Ce sujet est traité dans le Chapitre 2 de le Genèse dont Swedenborg donne les explications dans les Arcannes Célèstes.

AC 126 -127

Genèse Ch2 Vers 17. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; parce que le jour que tu en mangeras, en mangeant tu mourras.

AC126. « Les paroles précédentes et celle-ci signifient qu’il est permis, au moyen de toute perception venant du Seigneur, de connaitre ce que c’est que le vrai et le bon, mais non par soi-même ni par le monde, c.à.d. qu’il n’est pas permis de s’enquérir des mystères de la foi par les sensuels et les scientifiques, parce qu’ils détruisent le céleste. »

AC127. « De ce que les hommes ont voulu s’enquérir des mystères de la foi par les sensuels et les scientifiques, il en est résulté la chute de la Très Ancienne Eglise, savoir de la postérité dont il sera question dans le chapitre suivant, mais c’est aussi de la que vient la chute de toute l’Eglise, car c’est de là que découlent non seulement les faussetés, mais aussi les maux de la vie. »

AC3167. « Dans chaque homme il y a un interne et un externe, son interne est appelé l’homme Interne, et son externe l’homme Externe…. L’homme a été créé de manière qu’en lui les spirituels et les naturels, c.à.d. son homme spirituel et son homme naturel, s’accordent ou ne font qu’un ; mais par la chute l’homme Naturel a commencé à s’élever au-dessus de l’homme Spirituel, ainsi il a inverti l’ordre divin même ; de là l’homme naturel s’est séparé de l’homme spirituel, et il n’est plus reçu en lui de spirituels que ceux qui pouvaient entrer comme par des fentes, et lui donner la faculté de penser et de parler. » (Voir plus haut les passages concernant l’âme.)

Le Langage

Malcolm se sent restreint, brimé et limité par le langage des mots inflexible et rigide, incapable d’exprimer dans les nuances qu’il recherche, les subtilités du spirituel, de l’infini et du Divin.

« Pour obtenir cette précision d’expression, l’homme ‘solidifia’ donc sa voix, qui était précédemment ultraliquide, en lui mettant un carcan du vocabulaire – discipline qui dès ce moment mit des rênes au timbre de la voix humaine. (La Vie Filtrée p. 260) »

Malcolm parle ici, bien sûr, de l’homme moderne, de l’homme après la chute.

« L’enfant ne connait que les images. Avant d’apprendre à parler, l’enfant parle par ses yeux. Et face à la vie, l’enfant peint. Cette peinture dans les yeux de l’enfant c’est l’art à la source.
Ainsi parlaient les premiers hommes avant la chute. Lorsque la vision se cadavérisa, vint l’art qui, venant d’une culture de division, se lia aux religions. Ils sont tous deux le produit de la chute, de l’extradition de l’homme de la vie. (Sens Unique p. 21) »

« La langue actuelle s’adapte merveilleusement à la science, à la mathématique d’idées, à la pesée de ces cadavres chiffrés que sont les mots sans vie de notre parler formulaire…Notre langue actuelle est lettre morte pour la poésie véritable qui vole de perception en perception. (La Vie Filtrée p. 261) »

Le langage est donc un thème très important pour lui et auquel il revient plusieurs fois. Dans La Vie Filtrée il y dévoue un petit chapitre entier ‘LA TRANSCRIPTION AUDITIVE’ (La naissance et l’évolution du langage) dont je cite encore deux passages :

« Aux temps très anciens où l’homme percevait le symbolisme des choses, et où la puissance d’extériorisation par les gestes du visage était chez lui totale, la nécessité du langage – ce « grand détour » vers l’expression – était d’importance secondaire, car l’homme pouvait, en ces temps très anciens, exprimer infiniment plus de choses en infiniment moins de temps qu’aux temps actuels, par une simple gesticulation de la face ou par un rapprochement indicatif entre choses naturelles – cela avec infiniment plus de facilité et de profondeur que ne réussirait à le faire l’homme actuel avec de longs discours (p. 259) ».

Et d’ailleurs il s’en plaint plus haut avec « l’impuissance (actuelle) des mots à préciser des « mondes », et par l’inharmonie et les distorsions inhérentes à la langue, surtout lorsqu’il nous faut traduire l’Invisible (p. 207)».

Petrusmok

Dans Petrusmok il y dévoue plusieurs passages dont je cite quelques extraits:

« L’homme connaissait à l’Origine le langage absolu, qui donne l’essence des choses, par analogie des sons. (p. 105) ».

« Le parler chez les Lémuriens racontait la Nature en termes de l’âme. …Reliant leur âme –dont leur parler était l’expression – à la Nature, ces êtres étaient religieux à chaque instant de leur vie….La religion était la vie pour eux, car nulle marge ou fossé n’existait entre ces deux choses… Le langage symbolique de ‘présentation’ était aussi utilisé par ces êtres –associations de feuilles, de tiges, de fleurs, en ordre symbolique, parlant et profond. La correspondance était ici comme une écriture ; la seule qu’ils connaissaient… Mais l‘homme en parlant ‘ondulait’ du torse, comme sous une respiration intime. (p.134) »

Ici, ces Lémuriens Rouges représentent l’Homme de la Très Ancienne Eglise d’avant la Chute tel qu’en parle Swedenborg.

Ce sont des réflexions en général assez contraires aux opinions expertes anthropologiques. Mais pas chez Swedenborg que je cite :

Arcannes Célestes

AC1118

« On me fit voir, par un certain influ que je ne saurais décrire, quel avait été le langage (des hommes de la Très Ancienne Eglise) pendant qu’ils vivaient dans le monde. Il n’était pas articulé comme le langage par mots de notre temps. Il était tacite (….) On me montra que par ce langage ils pouvaient exprimer les sentiments du cœur et les idées de la pensée bien plus pleinement qu’on ne peut jamais le faire par des sons articulés ou des mots sonores …Outre cela, ils s’exprimaient encore par de très légers mouvements de lèvres et par des changements correspondants du visage; en effet, comme ils étaient hommes célestes, tout ce qu’ils pensaient se manifestait clairement sur leur visage et dans leurs yeux. »

Les Correspondances

C’est le grand thème de Malcolm depuis Sens Plastique et celui le plus utilisé pour faire le rapprochement entre lui et Swedenborg. « On ne peut, certes, parler de correspondances sans évoquer aussitôt Swedenborg (R.Abelio 1974) ».

Il y a de nombreux passages chez Chazal qui traitent de cette question. Je n’en choisirai que deux, les autres exprimant la même chose.

Correspondances avec Jean Paulhan

« Les correspondances, l’analogie spirituelle, sont la seule source d’approche vers la vérité, car par e1les seules – ces miroirs très parfaits – résultats a leur tour de l’unité de la vie – par e1les seules le monde des choses est vu du dedans au dehors, chaque miroir reflétant le dos de l‘autre chose – par ce côté rnême où les choses touchent a l’invisible – pour revenir ensuite vers le visible. (p. 40) »

Petrusmok

« Car la Correspondance est la Loi entre nous et l’Autre Vie. L’Analogie gouverne le Monde, et le gouvernera à jamais. Et c’est par les Correspondances mêmes, qu’il faut chercher la Voie des Essences, les grandes Routes Appiennes vers l’Au-delà. (p. 480) »

Extraits de Swedenborg

Cette question est très largement traitée par Swedenborg à travers son œuvre et en partie compilé à partir des Arcannes Célestes dans le Traité des Représentations et des Correspondances. Voici deux extraits des Arcannes Célestes :

AC3000

« De là vient que toutes les choses qui sont dans l’univers, tant en général qu’en particulier, représentent le Royaume du Seigneur etc. etc. »

AC3002

« On peut voir aussi comment toutes les formes naturelles, tant celles qui sont animées que celles qui sont inanimées, sont représentatives des célestes et des spirituels du Royaume du Seigneur, c’est-à-dire que dans la nature toutes les choses, tant en général qu’en particulier, représentent, en tant qu’elles correspondent et selon la qualité de la correspondance. »

Ici je voudrais faire une exception à la question d’analyse et de commentaire car il est nécessaire de comprendre pourquoi la question des correspondances est si importante à Malcolm en tant qu’outil lui permettant de développer ses pensées.

La façon la plus simple d’expliquer les correspondances est par la loi de la cause à effet. Un effet ne peut exister sans cause. Un effet, comme il se manifeste, correspond à une cause et représente, dans sa manifestation, la cause. Toute existence a une cause.

Une expression sur le visage est le résultat d’une pensée dans le mental de l’homme, et d’un sentiment que ressent cette personne. La pensée ou le sentiment sont la cause, et l’expression l’effet. Le sentiment (affectif) et la pensée représentent l’état spirituel et mental de la personne et ainsi se manifeste dans une expression qui correspond à cet état.

Or nous savons selon Swedenborg, de ce qui a été vu plus haut, qu’il y a deux plans distincts, le Monde Spirituel et le Monde Naturel, distincts mais intimement liés. Il y a donc conjonction et correspondance entre les deux, comme par la loi des causes à effets.

Ainsi dans la nature, toutes et chacune des choses représentent et correspondent, selon leur qualité, à quelque chose dans le monde spirituel. De cette façon, Malcolm voit à travers la fleur, le représentatif dans le monde spirituel d’où découle la fleur.

Il est indéniable que Swedenborg ai eu une influence profonde et marquante sur Malcolm de Chazal à travers toute sa réflexion et toute son œuvre. Ca ne pouvait être autrement, vu son environnement familial, son intellect, vu son penchant à l’introspection spirituelle et à cette médiumnité, terme que je n’utilise pas dans le sens de spiritisme, mais dans le sens de ce contacte régulier qu’il avait avec l’état spirituel et le monde spirituel.

Cette influence est normale car la pensée de Swedenborg sortait de tous les sentiers battus et était comme elle l’est toujours, fracassante. Malcolm était lui aussi un homme fracassant et sortant des sentiers battus. Je cite Edmée Le Breton : « Les mythes se révélaient à la vison pénétrante de Chazal… Ce qui n’avait été que des pics ondulés se transformait en Apocalypse de pierre. »

Bien sur Malcolm de Chazal a reçu d’autres influences, bien sur qu’il en a pris et en a laissé. Mais baigné, imprégné de Swedenborg jusqu’à l’âge de 25 ans, et même plus tard, Malcolm, sur cette base établie, décide de prendre son envolée pour être libre de toutes contraintes, sortir du clanisme et du conformisme chazalien.

A partir de ses lectures et de ses réflexions il fait son analyse et sa quête spirituelle, et progressivement développe sa mission. Il a fallu qu’il « arrache le masque de la vie, j’ai du m’ôter mon propre masque : tout ce qui restait encore entre moi et la vie, constitué de social, de sentimental, de préconceptions, autant de la vie des choses que de la vie en moi. » (Edmée Le Breton)

Tout lui donne un sentiment qu’il a une mission, pas pour lui mais pour l’humanité.

« L’homme a fui le mythe dans sa vie. Les temps mythiques vécus ne sont plus. La dualité s’est mise entre l’esprit et la matière. C’est cela la Chute, la perte de l’Eden. Remettre l’homme dans la vie, c’est ressouder matière et esprit, c’est quitter l’abstrait pour le concret-spirituel. L’équilibre est mort dans l’homme par le fait du mythe disparu : aujourd’hui, il y a la science (la matière) et il y a la religion (l’abstrait de l’esprit) sur deux plans distincts, d’où toutes les aberrations mystiques et les phantasmes de la science découlent. La seule mystique valable est celle de la vie, où matière et esprit sont indissociables. Et c’est le mythe, – qui est soudure de la religion de la vie et de la science de l’âme. »

De cette quête profonde il dira « Seul Petrusmok ma fait connaitre la mission. »

Je cite : « Humblement, mais avec certitude, je dis : « Ma recherche dans la pierre ne vise à rien moins qu’à mettre le Christ dans tout, à le panthiéser dans l’indissolubilité du vivant qui est : âme et matière. » (E. Le Breton ; En Marge de Petrusmok). C’est sa Mission.

Alors, pour clore, revenant sur les mots de Lecherbonnier je tirerai la conclusion suivante : Il n’est pas tout à fait probable que Chazal a connu la pensée de Swedenborg, cela est une certitude, et cette pensée a considérablement influencé celle de Malcolm de Chazal.

Abellio, Raymond 1974 Préface à L’Homme et la Connaissance de Malcolm de Chazal, Ed. Jean-Jacques Pauvert, Paris.

Chabbert, Christophe. 2000. Malcolm de Chazal, l’homme des genèses, Paris, Editions de l’Harmattan.

Lassémillante, Hervé. 1996 De la Lémurie à Petrusmok. Dans Contributions sur l’œuvre de Malcolm de Chazal, Toulouse, L’Ether Vague.

Le Breton, Edmée En Marge de Petrusmok.

Lecherbonnier, Bernard. 1992. Surréalisme et Francophonie : La Chair de verbe. (Thèse de doctorat). Editions Publisud, Paris.

Le Clézio, Véronique Oncle Malcolm dans Malcolm de Chazal en Perspective, S. Boolell, H. Laprevotte, D. Tranquille. A.M.D.E.F. Mauritius Printing 2002.

Noêl, Vincent. 1996 Chazal face à la religion. Dans Contributions sur l’œuvre de Malcolm de Chazal, Toulouse, L’Ether Vague.

Paulhan, Jean 1948. Une lettre de Malcolm de Chazal annotée par Jean Paulhan. Critique n° 20. Texte repris dans Lecherbonnier, 1992.

Souchon, Père Henri L’Oncle Malcolm dans Malcolm de Chazal en Perspective, S. Boolell, H. Laprevotte, D. Tranquille. A.M.D.E.F. Mauritius Printing 2002.

Swedenborg, Emmanuel Les Délices de la Sagesse sur l’Amour Conjugal Traduit en français par J.F.E. Le Boys des Guays, Saint-Amand (Cher).

Swedenborg, Emmanuel Arcannes Célestes Traduit en français par J.F.E. Le Boys des Guays, Saint-Amand (Cher).

Swedenborg, Emmanuel Du Ciel et de l’Enfer Traduit en français par J.F.E. Le Boys des Guays, Saint-Amand (Cher).

Swedenborg, Emmanuel La Vraie Religion Chrétienne Traduit en français par J.F.E. Le Boys des Guays, Saint-Amand (Cher).